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Trouble dysphorique prémenstruel témoignage - Mylevie

Trouble dysphorique prémenstruel témoignage

Témoignage Trouble dysphorique prémenstruel

Table des matières

J’ai fait la connaissance du TDPM, aussi appelé Troubles dysphoriques Prémenstruels pour les plus aguerris, un après-midi d’avril sur le siège de mon coiffeur.

Nous sommes vendredi, j’ai 38 ans, et je me cache pour pleurer tandis que mon coiffeur reste concentré sur mes mèches.

Cela fait deux jours que je suis dans le mal. Je ne m’alimente presque plus, j’ai des crises d’angoisses et me mets à pleurer sans aucune raison à chaque fois que quelqu’un m’adresse la parole ou me demande comment je vais.

Sans aucune justification.

Car vraiment, je vais bien (enfin, normalement).

J’ai la vie dont j’ai toujours rêvé, un mari merveilleux, je suis expatriée dans un pays que j’adore, je m’éclate dans mon travail, je viens d’acheter un appartement, je n’ai pas de souci financier, je suis en bonne santé, j’ai une famille aimante, des amis…

Rien qui ne justifie l’état dans lequel je suis actuellement.

Et pourtant, j’ai l’impression qu’on m’a arraché le cœur, que les gens qui me sont le plus chers ne sont plus de ce monde et que ma vie n’a plus aucun sens.

Alors que 99% du temps, je suis la personne la plus positive et joyeuse que je connaisse.

Comment j’en suis arrivée là ?

Faisons un bond en arrière.

« Il est temps d’arrêter la pilule Madame, c’est dangereux pour votre santé ».

Ces mots sont ceux qui ont été prononcés à plusieurs reprises par ma gynécologie. Cela fait plus de 12 ans que je prends la pilule et elle souhaite me mettre en garde contre les effets indésirables à long terme. Et pour cause ! En prenant le temps de déplier le papier informatif de ma boîte de pilule, je réalise qu’elle est aussi longue qu’un parchemin avec des termes tous plus accablants les uns que les autres : AVC, Cancer de l’utérus, Cancer du sein, thrombose, embolie pulmonaire, maladies cardio-vasculaires…

Rien que cela !

Ok… On va peut-être reconsidérer la question.

Je décide alors d’arrêter la pilule pour une contraception plus naturelle, afin de redonner à mon corps le pouvoir sans hormonothérapie chimique.

Les premiers symptômes du TDPM

Symptômes troubles dysphoriques prémenstruels

Et c’est là qu’un univers méconnu jusque-là s’ouvre à moi.

Régulièrement, je fais fasse à des angoisses que je ne me connaissais pas. Des pics de stress courts, mais très intenses qui envahissent mes pensées et qui m’empêchent tout raisonnement rationnel pour me calmer.

Cela va-et-vient sans que j’y prête attention, parfois espacés de plusieurs mois. J’accepte à ce moment-là le fait que je sois probablement devenue moins forte qu’avant avec une plus grande sensibilité à la vie.

Au fil du temps, les phases deviennent de plus en plus régulières, et je décide de tenir un journal de mes humeurs. Un tableau Excel simple ou chaque ligne représente un cycle, et où chaque case est une journée que je remplis avec l’émoji du jour.

Je prends le temps de m’observer et de noter mon humeur sur plusieurs mois.

Bingo !

Au bout de trois mois, je réalise que mes phases d’angoisses sont corrélées aux mêmes moments, à un jour près.

Mon esprit switch totalement à J12-J13 et/ou les quelques jours qui précèdent mes règles.

D’un coup, sans crier gare, mon monde s’écroule. Je remets en question tous mes choix, ma vie, j’ai des pensées intrusives qui ne sont pas les miennes, et je suis à deux doigts de tout plaquer pour recommencer ma vie à zéro au fin fond du Nicaragua.

Comme si, l’espace de quelques jours, je tombais en dépression profonde sans aucun préavis, regardant mon pire cauchemar se jouait en boucle dans ma tête, qu’une immense culpabilité m’envahissait sur le fait que je ne suis pas assez, que je ne fais pas les bons choix sans que je puisse la contrôler.

L’impression qu’une autre personne prend le contrôle de mes pensées et me torture en mettant l’accent sur mes plus grandes peurs et angoisses, le tout dans une immense tristesse.

Et Spoiler Alerte : c’est l’enfer !

Mon corps tout entier est en souffrance par la seule force de mes pensées, et je perds toute étincelle durant ces quelques jours de chaos intérieur.

Impuissante, je décide d’en parler à mes amies les plus proches. J’ai 38 ans, pour moi, c’est tout nouveau, mais je constate totalement déconcertée que je ne suis pas un cas isolé.

Certaines souffrent de Troubles Dysphoriques Pré Menstruels ou de Syndrome Prémenstruels forts depuis plusieurs années.

TDPM : « Je fais avec, mais c’est très compliqué »

Stress Trouble dysphorique prémenstruel

Je découvre à travers leurs voix et leurs conseils ce que je n’avais jamais compris. Mais aussi leurs comportements qui parfois me semblaient complètement irrationnels.

Parmi leurs conseils : « s’isoler », « ne pas prendre de décision sur ces périodes », « éviter au maximum les réunions de travail », « marquer ses pensées et y revenir plus tard », …

Attendez les filles, mais vous étiez au courant ? Vous vivez ça depuis des années, et… rien ? Pas de traitements, pas d’informations, pas de sensibilisation ?

Juste un « SPM » parmi tant d’autres qui s’apparentent aux yeux du monde comme une petite irritabilité passagère avec des maux de ventre.

Sauf que le TDPM c’est le SPM puissance 1 000 dans mon esprit !

Comme si un joueur de jeu vidéo avait passé en mode « Difficulté » les symptômes psychiques du personnage pour voir comment il allait gérer la scène de Hiroshima qui se joue dans son esprit.

Quelles solutions pour soigner le TDMP ?

Nous sommes en 2024, et je réalise à quel point la situation n’a pas de sens. Un mal-être chronique aussi sévère que le TDPM, qui peut potentiellement toucher 10% des femmes, est relayé au second plan, sans véritable solution, et pour seule alternative de « vivre avec » ?

Vous êtes sérieux ?

On envoie des fusées sur la lune, on peut faire du café avec un iPhone, mais traiter les TDPM qui handicapent des millions de femmes au quotidien, on doit « vivre avec ».

Hors de question.

Je pousse l’étude un peu plus loin pour comprendre les solutions disponibles.

Parmi les 3 solutions les plus couramment proposées pour venir à bout des Troubles Dysphoriques Prémenstruels :

  1. L’administration d’antidépresseurs en phase lutéale (aussi appelés « inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine ») préconisé dans une revue médicale Suisse très bien documentée sur le sujet.
  2. Une complémentation en magnésium et calcium combinée à une alimentation pauvre en excitants (sucre, thé, café…) Solution de prévention la plus douce, mais pas forcément la plus efficace.
  3. La reprise de la pilule, pas pour bloquer l’ovulation et donc les fluctuations hormonales. Il faudra donc choisir entre un risque de cancer élevé et l’envie de sauter par la fenêtre une semaine par mois.

Et c’est devant le peu d’informations que j’ai trouvées sur le sujet que ce blog est né. Afin de partager mes recherches et de mettre en lumière toutes les problématiques des femmes qui sont encore taboues.

Pour que toutes celles qui souffrent psychologiquement à cause de leur SPM ou de leur TDPM puissent trouver des solutions, les partager, s’écouter et échanger sur cette problématique lourde de conséquente dans notre quotidien.

Car oui, cet après-midi d’avril, j’ai pleuré. Non pas de désespoir ou de dépression, mais de soulagement. Je venais de comprendre que non, je n’étais pas folle, et que oui, nous étions des milliers à traverser cela tous les mois.

Je t’invite d’ailleurs à commenter ce post si tu souhaites toi aussi témoigner de ce que tu traverses dans ces périodes pré-menstruelles afin de porter ta voix.

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